Robi (de son vrai nom Chloé Robineau) m’avait impressionnée en 2013 avec L’hiver et la joie, son premier album, aux chansons sensuelles, rock et minimalistes. La chanteuse revient début 2015 avec un deuxième album dans la même veine, encore plus sobre et plus noir, porté par le single L’éternité.
La Cavale, qui sortira le 26 janvier 2015, est un album que Robi a composé seule. De ce travail solitaire est sorti un disque étouffant, claustrophobe. Le morceau La Cavale en est un bon exemple, avec sa rage rock et ses choeurs spectraux. Quand la chanteuse répète « devenir fou » sur la chanson du même nom, on la sent prisonnière de ses obsessions.
Sur la pochette de l’album, Robi est d’une blancheur cadavérique, vêtue de noir, les yeux fermés. Difficile de ne pas y voir une apparition fantomatique.
Les arrangements sont sobres et parfois dissonants, laissant toute la place à la voix de Robi : un brin de guitare électrique et de basse, à peine quelques boucles rythmiques et de clavier. Toute la place est laissée à la voix charismatique de Robi qui souffle le chaud et le froid.
Car la chaleur n’est pas oubliée. On retrouve la sensualité du premier album avec Par Ta Bouche et la célébration du moment présent avec Etre là.
Quelques morceaux apportent des heureuses touches de légèreté comme Nuit de Fête et Danser, chansons qui, sans être dansantes, donnent la joie promise par ce disque, ou A cet endroit qui mélange harmonieusement un gimick électronique et le piano acoustique.
Parfois oppressant, encore plus sombre que le premier album, La Cavale est un album que l’on aura plaisir à écouter et qui prolonge le travail rock sans compromis de Robi.